C’est peut-être la question que nous nous posons le plus, en tant que parents : comment faire manger des légumes à nos enfants ? C’est normal, nous souhaitons nos enfants en bonne santé, qu’ils prennent de bonnes habitudes alimentaires … mais pourtant, de nombreux enfants rejettent les légumes (les miens y compris, par période, rassurez-vous !). Résultat ? En tant que parents, nous nous ne prenons la tête !
Cet article fait suite au carnaval d’articles organisé par Nath du blog Nutri-mômes. Les blogueurs s’unissent et publient autour du thème “Vos 3 astuces pour faire manger des légumes aux enfants“. vous aurez accès librement à la compilation de ces articles sous forme d’un e-book gratuit. Si vous avez aimé cet article, vous pouvez cliquer sur Partager l’article ! J’aime tout particulièrement l’article de Nath sur les collations saines pour les enfants, ça donne des idées pour renouveler les petits goûters de la journée …
Pourquoi les enfants n’aiment pas les légumes ?
Avant d’explorer les moyens à mettre en oeuvre pour réussir enfin à faire manger et apprécier les légumes, pourquoi tous les enfants ont des difficultés, un jour ou l’autre, face aux légumes ? Trois principaux facteurs pourraient expliquer cette tendance, selon mon expérience et mes lectures.
La période de néophobie alimentaire
C’est une période de développement absolument normale que connaissent pratiquement tous les enfants entre 2 et 6 ans (c’est rassurant, non ?). Il s’agit d’un refus de goûter ce qui est nouveau. Mais ce n’est pas le rejet de ce qui est nouveau en soi, comme un fruit exotique qu’on n’a jamais goûté. Mais c’est la capacité très limitée des enfants à tolérer différents modes de présentation, même pour un aliment déjà présenté par les parents. En fait, l’enfant ne reconnait pas l’aliment. L’adulte sait qu’une carotte entière, des carottes râpées, des carottes vichy, c’est le même légume … l’enfant non ! Pour en savoir plus sur la néophobie alimentaire, je te renvoie vers cet article.
Pour renforcer cela, les légumes sont très « imprévisibles » dans le sens où ils peuvent prendre des apparences très variées, tant il existe de manière de les préparer. Même s’il existe différentes recettes de pâtes, elles restent en comparaison beaucoup plus reconnaissables et donc « prévisibles » (cf. article de Jo Comark en anglais très intéressant).
L’apprentissage des saveurs acides ou amères
Contrairement aux saveurs sucrées que l’enfant connaît dès le début de sa vie avec le lait maternel, les saveurs acides et amères ne sont pas connues par l’enfant. Elles demandent un apprentissage et donc de multiples expositions pour se familiariser avec ces saveurs. De plus, il faut savoir que la perception des saveurs est propre à chacun. Nous ne les ressentons donc pas à partir des mêmes seuils. Ces « seuils » sont liés à notre patrimoine génétique, mais aussi à nos habitudes alimentaires. Notre enfant peut donc être plus sensible que nous à certains goûts.
Le contexte de l’alimentation industrielle
Les industries agro-alimentaires ont très bien compris cette attirance naturelle pour le sucré et le salé. En habituant nos papilles à ces saveurs (y compris dans des aliments qui ne devraient pas en avoir), cela élève notre seuil de détection. Nous en mangeons alors en bien plus grande quantité. Nous pouvons alors avoir du mal à manger des aliments qui en ont moins. Nous nous en rendons très bien compte lorsqu’on a donné certaines habitudes de consommation à nos enfants, à quel point revenir à du fait maison peut-être difficile. C’est tout à fait vrai pour nous adulte aussi d’ailleurs !
Face à ces trois constats, j’ai voulu explorer trois astuces pour aider à faire apprécier les légumes aux enfants, astuces plus liées au contexte des repas dans la famille, qu’à des recettes. Pourquoi ? Parce que le contexte du repas change le goût. Par exemple, si nous sommes stressés ou préoccupés, nous ne savourerons pas un repas, ni nous ne sentirons les goûts de la même manière que dans une ambiance détendue. C’est la même chose pour nos enfants !
3 astuces pour faire aimer les légumes aux enfants
Astuce n°1 / la posture du parent : patience, persévérance et confiance
Rester patient et zen à table
À la lecture des explications données plus haut, nous comprenons que cela ne sert à rien de mettre la pression à nos enfants. Cela peut même être contre-productif en ancrant un rejet profond en eux. Par contre, je le reconnais, cela demande un réel lâcher prise pour les parents, ce qui peut être difficile (ça l’est pour moi !). Personnellement, je le vis souvent comme un échec, surtout, si j’ai passé beaucoup de temps en cuisine.
J’ai lu la phrase suivante, que je vais essayer de garder en tête : « un refus ne doit pas être considéré comme un échec, mais comme le début d’un apprentissage. Donc peut-être d’une future réussite ». Cette phrase positive est rassurante, non ? Elle est extraite du livre de Carole Ligniez, « Education alimentaire : 21 ateliers d’éveil au goût et aux 5 sens », Editions Dunod. Une lecture très enrichissante sur l’apprentissage du goût. De nombreux éléments de cet article sur cet aspect du goût en sont tirés.
De plus, nous le savons bien, plus l’enfant sentira que nous sommes réactifs sur ce sujet, plus il cherchera à s’affirmer et s’opposer inconsciemment. C’est pour cela que les repas chez la nounou par exemple se passent généralement mieux que ceux à la maison, car la nounou a une plus grande distance affective. Donc, restons zen !
Persévérer dans nos propositions légumières
Par contre, cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras. Comme dit plus haut, l’apprentissage des saveurs acides et amères s’apprennent, de même que les capacités de représentation des enfants. Il s’agit donc de présenter régulièrement, sous différentes formes, les aliments rejetés, sans contraindre ni par la force, ni par la récompense. En effet, cela ne fera pas apprécier l’aliment pour ce qu’il est, voire cela le fera moins aimé. Il faudrait entre 10 et 15 présentations d’un même aliment, sans contrainte, pour apprendre à l’apprécier. Nous pouvons par exemple dire à l’enfant « tu n’aimes pas encore … ». En effet, le goût évolue et change avec le temps. Nous avons tous souvenir d’un aliment que nous n’aimions pas enfant et que nous aimons maintenant, non ? Donc, persévérance …
Avoir confiance en notre enfant
C’est aussi ne pas forcer l’enfant. Il sait bien mieux que nous estimer sa faim et se réguler, cela sur plusieurs jours. Il s’agit donc de le laisser manger s’il a faim et de ne pas le forcer à finir s’il n’en veut plus. Pour autant, il s’agit de rester vigilant : pas de double-dessert, même s’il n’a pas trop mangé le plat. Cette capacité de régulation est très importante pour construire un rapport sain à la nourriture. Nous voyons bien que, nous-mêmes adultes, nous avons du mal à nous réguler tant nous avons été bercés par « il faut finir ton assiette », « pas de restes », etc.
Astuce n°2 / rendre nos enfants acteurs de leur alimentation
J’ai la logique suivante : plus l’enfant se sentira en maîtrise de sa propre alimentation, plus il aura envie de goûter ; plus il complètera sa représentation d’un légume, plus il le reconnaitra et plus il aura envie de goûter. Nous décidons de beaucoup de choses dans la vie d’un enfant, donc laissons-le faire par lui-même, dans un cadre que nous définissons évidemment. Ce n’est pas une garantie mais cela créé un contexte favorable. Voici quelques pistes à tester avec les enfants :
- choisir les légumes à cuisiner pendant les courses,
- faire un jeu de devinettes avec les légumes comme là,
- cultiver et voir pousser les légumes,
- cueillir les légumes au jardin ou à la ferme (comme ici),
- choisir une recette de cuisine,
- cuisiner avec son enfant,
- se servir tout seul.
C’est évidemment un des objectifs de ce blog, vous retrouverez ici l’index de toutes les activités autour de la cuisine et de l’alimentation à faire avec les enfants.
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Astuce n°3 / et si on changeait le déroulement du repas ?
Changer le cadre, les habitudes et le déroulement du repas peut être un moyen ludique d’amener les enfants à vouloir goûter … et apprécier les légumes. Ils appréhendent le monde par le jeu … donc transformons le repas en un moment ludique et décomplexé. Voici quelques idées :
Picorer avant le repas
On dit qu’il ne faut pas grignoter avant les repas, mais ce n’est pas si facile parfois. Par exemple, bien souvent à la maison, ma petite miss a déjà faim alors que je suis en train de préparer le repas (et qu’il n’est donc pas prêt). J’essaye donc maintenant d’avoir des légumes ou des fruits prêts à être mangé : betterave, carotte, tomate cerise, melon, pastèque, etc. Elle fait une grande partie de son repas à ce moment-là ! Le tout est de prévoir d’avoir ce type d’aliments en réserve, pour éviter que l’enfant se bourre de pain ou d’autres choses …
Le repas-apéritif
C’est un concept que j’aime beaucoup avec les enfants, car il permet de concilier l’envie des parents ET des enfants. En effet, en tant qu’adultes, nous aimons souvent l’apéro ! Oui, mais, c’est l’occasion pour nos enfants (et nous) de se jeter dessus de manière déraisonnable (on retrouve les aliments industriels avec les fameux additifs addictifs) jusqu’à ce qu’ils n’aient plus faim. Transformons donc l’apéritif en repas, avec des aliments sains et si possible fait-maison, et tout le monde est content. Tu trouveras un article sur le sujet ici.
Composer soi-même son assiette mosaïque
Je vous en ai parlé déjà ici, le principe est d’avoir une certaine variété d’ingrédients de base (légumes cuits/crus, céréales, légumineuses, protéines végétales/animales, condiments divers, etc.) et chacun compose son assiette à sa guise en piochant dans chaque famille d’aliments. L’enfant choisit donc librement le ou les légumes qu’il veut manger. S’il ne veut pas en manger, il y est exposé régulièrement … et un jour, il en mangera ! J’essaye de mettre en place ce type de repas de temps en temps, car cela marche particulièrement bien avec ma grande miss. Je fais notamment cela avec les salades composées, comme dans cet article.
Mémo pour faire aimer les légumes aux enfants :
Astuce n°1 : patience, persévérance et confiance
Astuce n°2 : des enfants acteurs de leur alimentation
Astuce n°3 : un déroulement du repas différent de temps en temps
J’espère que ces trois astuces et ces explications vous permettront d’aborder le temps du repas de manière plus sereine. Et moi aussi ! Je sais que personnellement, je dois surtout travailler sur le premier point. La compréhension de la construction du goût m’aide dans ce défi. Et vous, quelles sont vos difficultés à table avec vos enfants ?
Je vous laisse avec quelques recettes à proposer à vos enfants dans ce « cadre » posé : des recettes pour faire apprécier les légumes verts aux enfants ici et celles où on cache les légumes ici (mais on dit qu’ils sont là !). Bon appétit !
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