J’ai commencé à cuisiner avec mes enfants il y a plus de 4 ans, avec ma grande miss d’abord qui a maintenant 6 ans, puis avec ma petite miss de tout juste 3 ans, qui est la plus active maintenant ! La création du blog est venue rendre plus fréquente mes propositions d’activités en cuisine … J’ai pu commettre pas mal d’erreurs, à mes débuts, et j’en fais bien sûr encore aujourd’hui. Ne vous fiez pas à l’image « lisse » renvoyée par le net, nous sommes une famille normale … et oui, il m’arrive d’être encore exaspérée quand il y a de la farine partout 😅
Je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de vous les partager, pour vous aider vous aussi, à prendre plaisir en cuisinant avec vos enfants. Cela vous intéresse ?
Erreur n° 1 : cuisiner avec ses enfants au mauvais moment
C’est l’erreur que j’ai faite le plus au début … et qui m’arrive encore régulièrement !
Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que les heures de fin de journée, passent beaucoup plus vite que les autres. Pas vous ? Bref, il m’est souvent arrivé de décider de réaliser une nouvelle recette avec mes filles, avec en plus une nouvelle compétence à apprendre, alors qu’il est 18h ou 19h.
Mauvaise idée !!! On n’est pas dans les conditions optimales pour gérer les élans de nos enfants 😅 En plus des devoirs et du bain à faire, c’est l’heure où les enfants peuvent être énervés de leur journée et sont le plus en demande des parents. Et nous, nous avons aussi la fatigue de la journée, le timing du soir à tenir ! Ce n’est donc pas là que nous allons être le plus serein pour gérer les débordements de farine ou les épluchures qui arrivent aux quatre coins de la cuisine 😱
👉 Éviter le soir quand on commence à cuisiner avec son enfant
Oui, pour commencer, je conseille plutôt d’éviter le temps de préparation des repas du soir, où on est souvent pressé avec la fatigue de la journée sur le dos ! Même si c’est à ce moment-là qu’on cuisine peut être le plus et que cela serait le plus judicieux.
Une bonne temporalité est par exemple le samedi (ou le mercredi pour les parents qui ne travaillent pas) en milieu de matinée ou d’après-midi. Il s’agit d’éviter que l’enfant ait (trop) faim pour cuisiner et éviter également la pression par rapport au temps consacré à cette activité (comme un repas qui doit être prêt dans 1/2h). On y va cool !!!
Je remarque, maintenant que nous avons l’habitude de cuisiner ensemble avec ma petite miss, c’est bien plus facile de l’intégrer à une recette que je réalise à 18h30. Je sais ce qu’elle sait faire : couper, transvaser, verser, mélanger … car elle l’a appris sereinement à un autre moment.
Erreur n° 2 : forcer l’enfant à cuisiner ou à faire toute la recette
Cette erreur est peut être une évidence, mais je pense que cela nous est tous arrivé en tant que parent : prévoir une activité (qu’elle soit en cuisine ou manuelle par exemple), l’organiser, acheter le matériel … Et au moment de faire l’activité, notre enfant n’a plus envie ! Ma grande miss est une grande spécialiste ! Après une période d’engouement, elle s’est assez vite lassée de la cuisine et a du mal à persévérer dans des tâches, qui lui semblent longues et répétitives … même si elle commence à y revenir en grandissant. Alors que je suis persuadée de l’intérêt de cuisiner avec mes enfants, mes propositions un peu « forcées » ont eu un effet « repoussoir » à un moment donné.
J’ai donc décidé de lâcher prise :
👉 Cuisiner, c’est participer :
Même si mon enfant veut uniquement choisir la recette ou les légumes au marché, commencer la recette mais pas la finir … Cela ne l’empêche pas d’observer, de faire le lien de la terre à l’assiette, d’acquérir des compétences et de l’autonomie, de prendre plaisir à goûter la plupart du temps, d’avoir une place dans la cuisine et le sentiment de participer à la bonne marche de la maisonnée. Tout ce que je recherche en cuisinant avec eux ! Ma grande miss sait par exemple se servir d’un vrai couteau (et en est très fière !).
👉 Observer ce qui motive l’enfant à cuisiner :
Clairement, je vois que ce n’est pas du tout la même motivation entre mes deux miss.
👧 Ma grande (6 ans) est très curieuse et a soif d’apprendre des histoires, de nouveaux mots, de nouvelles saveurs, faire des expériences, etc. Elle va donc être très attirée par les activités autour de la cuisine, comme par exemple un jeu de devinette avec le toucher ou le goût, un atelier de dégustation ou trouver des histoires en rapport avec ce thème. Dans la période de l’imagination, elle aime beaucoup aussi les jeux, comme jouer au restaurant : organiser une jolie table, écrire un menu …
🧒 Ma petite miss (3 ans) veut être avec moi, faire comme moi et participer elle aussi aux activités de la maison (comme passer l’aspirateur ou étendre la lessive aussi). Donc, elle se joindra facilement à toutes les activités quotidiennes, sans besoin de « mise en scène » ou de « jeu ».
Observez, qu’est-ce qui motive vos enfants à cuisiner ?
Erreur n° 3 : croire que mon enfant mangera forcément ce qu’il cuisine
La cuisine va aider l’enfant à goûter … mais ce n’est pas une baguette magique non plus ! Il s’agit de se rappeler que le goût est long à se former : il faudra plus de 10 expositions à un aliment pour que l’enfant commence à l’apprécier. C’est comme cela que ma grande miss n’avait pas mangé les hamburgers réalisés pourtant avec beaucoup d’entrain et que ma petite miss avait peu mangé les petits pois-carottes qu’elle avait pourtant cuisiné (ah, la période de sélectivité alimentaire !).
👉 Goûter en cuisinant … des légumes !
Par contre, ce qui est intéressant, c’est que l’enfant goûte beaucoup en cuisinant ! Vous l’avez remarqué ? Cela peut même être exaspérant, car il faut quand même qu’il en reste pour le plat finale 😅 ?!
Pour revenir à l’histoire des petits pois, ma petite miss en a beaucoup plus goûté, soit directement dans le potager, soit en faisant l’activité, que dans le plat final. C’est pour ça que je dis : ne cuisinons pas que des gâteaux avec nos enfants ! Ils aiment goûter ? Profitons-en pour cuisiner les légumes … ils goûteront, peut-être pas le plat final, mais durant les différentes étapes de la recette … et cela aussi, cela participera à leur éducation au goût.
[thrive_lead_lock id=’1688′]
Erreur n° 4 : ne pas faire confiance
Là, j’ai un petit florilège, qui se résume à faire à sa place et à repasser derrière ce que fait l’enfant : couper (ou recouper) à sa place car il va mal faire, verser à sa place car il va en mettre partout, mesurer/peser à sa place parce qu’il ne sait pas lire … Bref, plein de petites actions, que je fais souvent à la place de mes filles quand je manque de patience (et oui, encore, après toutes ces années 😅 souvent quand le timing est mauvais cf. erreur n°1) … alors qu’imaginons, quelqu’un me ferait ça, cela m’énerverait vite ! C’est contre-productif ! Nous décidons beaucoup de choses dans la vie de nos enfants, et leur frustration et leur colère viennent quelquefois de là. Si on souhaite cuisiner avec les enfants, laissons-leur vraiment la « place » de le faire, si on veut qu’ils y prennent du plaisir.
Alors, laissons leur une petite part de « pouvoir » adapté à leurs compétences bien sûr :
👉 En leur confiant des tâches :
Plus je cuisine avec mes filles, plus je sais ce dont elles sont capables et j’arrive à m’adapter pour confier des tâches en propre.
Par exemple, ma grande miss sait laver, éplucher et couper. Ma petite miss sait essorer la salade, transvaser, mélanger, casser des oeufs, couper en morceaux -irréguliers- des aliments pas trop durs … Pour mesurer, j’utilise des cups anglo-saxonnes ou je met un scotch coloré sur le verre mesureur. Je ferai très prochainement un article sur les compétences selon les âges. Il y a déjà celui-ci qui existe pour les tout-petits (18 mois-3 ans).
👉 En choisissant de manière judicieuse les recettes :
Par exemple, avec un jeune enfant qui coupe des morceaux de manière irrégulière, les recettes comme les soupes, purées ou compotes sont idéales, pour éviter de repasser derrière lui.
👉 En accompagnant l’apprentissage d’ustensiles « dangereux » :
Pour les gestes potentiellement « dangereux » comme l’utilisation du couteau ou de source de chaleur, il s’agit bien sûr d’accompagner dans un premier temps.
Par exemple, quand on introduit un couteau, on reste présent et on explique : les parties coupantes / comment couper / quand je ne me sers plus du couteau, je le pose / quand je me déplace, je le pose.
Pour les enfants petits, on peut aussi couper une première fois l’aliment, pour qu’il soit ensuite bien stable sur la planche à découper.
Ensuite, il s’agit de lui confier des petites tâches, qui lui permettront de s’entraîner … et de le laisser faire, une fois qu’il a acquis les consignes de sécurité données plus haut.
Avoir des outils adaptés aide aussi : en choisissant un vrai couteau adapté à la taille de sa main, assez tranchant pour couper, mais pas trop pour que l’enfant ne puisse pas se faire mal, cela l’aidera à apprendre et à prendre confiance en lui aussi. J’ai listé ici le matériel, que j’utilise.
Erreur n° 5 : s’exaspérer parce qu’il y a de la farine partout
Oui, cela m’arrive encore … alors que soyons honnêtes, cela est quasi obligé, en tout cas avec de jeunes enfants ! Ils apprennent à mesurer leur force … donc, c’est normal ! Là, en tant que parent, il s’agit de lâcher prise (oui, je sais, c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, je suis pleinement concernée !) et, là encore, cela est très lié au moment choisi pour cuisiner, dont je parlais en premier.
Pour dépasser cela, plusieurs solutions :
👉 Se recentrer que ce qui nous motive à cuisiner avec nos enfants :
Passer du temps avec eux, faire le lien de la terre à l’assiette, les rendre autonomes, éveiller leur curiosité alimentaire … faites votre propre liste 😉
👉 Simplifier le déroulé de la recette :
Soit en assumant seul une partie, soit en pré-mesurant les ingrédients dans des petits bols. Je faisais beaucoup cela avec ma petite miss jusqu’il y a peu. Comme ça, l’enfant se concentre sur le transvasement (qu’ils adorent à cet âge !) et le mélange. Des tâches qui ne sont pas si évidentes à 2 ans ! Pour le parent, cela limite -un peu- les débordements 😉
Erreur n° 6 : ne pas expliquer la recette aux enfants avant de cuisiner
Alors, celle-ci ne m’est pas arrivée avec mes enfants, mais durant un des ateliers de cuisine que j’animais. C’était un groupe de « grands » de 8-10 ans … Deux filles réalisées un houmous et ont vidé le pot de tahini (la purée de sésame) au lieu de mettre 2 cuillères à soupe 😱. Sachant lire, j’avais supposé qu’elles savaient lire une recette … mais ce n’est pas tout à fait la même chose !
Depuis, je me suis notée de :
👉 Avec les enfants-lecteurs :
Lire et expliquer la recette avant de la faire, pour leur faire comprendre la structuration d’une recette et les étapes de réalisation.
👉 Avec les enfants-non-lecteurs :
Quand la recette est illustrée, comme celles que je fais, je trouve cela aussi très intéressant de lire les images avec eux avant : nommer les ustensiles et les ingrédients, décrire les différentes étapes … cela les rendra plus autonomes dans la réalisation de la recette ensuite !
Est-ce que ces erreurs te parlent ? Est-ce que tu t’y reconnais ? En aurais-tu d’autres à ajouter à la liste ?